De père en fils, il y a eu, depuis 1670, à chaque génération, un Brunel vigneron depuis le XVII ème siécle. D'abord dans le Gard, à Chusclan, Orsan, Bagnols sur Céze puis le Vaucluse depuis 1948 à Châteauneuf-du-Pape au Château de la Gardine et à Rasteau, Roaix, Buisson.
Domaine historique de l'Appellation tel qu'il est aujourd'hui, le Château de la Gardine (54 hectares) est le fruit d'une rencontre entre un homme: Gaston Brunel et un terroir: Châteauneuf-du-Pape. Après avoir contribué à la création de l'interprofession, alors qu'il était lui-même négociant, il se consacre exclusivement au Château de la Gardine jusqu'en 1964, ajoutant les Vignobles de Rasteau-Roaix, 48 hectares de prestigieux côteaux.
C'est maintenant plusieurs générations qui travaillent en ce lieu, aujourd'hui Maxime, Patrick et Philippe Brunel exploitent ce beau domaine de 102 hectares, en plein coeur de l'appellation Côtes du Rhône.
La diversité des sols typiques de l'appellation Châteauneuf-du-Pape a permis d'adapter les cépages sur les sols qui leur conviennent le mieux ; c'est certainement l'un des facteurs de la complexité des vins du Château.
Les vieilles vignes sont plantées à raison de deux mille cinq cent pieds par hectare, et les nouvelles plantations, quatre mille pieds (rendements de 28 hectolitres par hectare en rouge et de 34 en blanc - moyennes établies sur dix ans). L'âge des vignes est très élevé avec des parcelles qui datent de 1925.
L'encépagement pour les rouges réserve 60% au Grenache, 15% à la Syrah, 12% au Mourvèdre, les autres cépages de la liste mythique de Châteauneuf-du-Pape se partagent le reste. Plus spécialement conduites par Philippe Brunel, les façons culturales découlent directement des usages loyaux, locaux et constants: taille d'hiver stricte,traitements raisonnés et limités, modélisation, amendements organiques. Ebourgeonnage, taille en vert fin juillet. Les soins attentifs tout au long de la période végétative et l'observation fine permettent de déterminer la maturation des cépages, élément indispensable pour une vinification harmonieuse.
Les vendanges sont manuelles, les raisins sont transportés à la cave en caissettes de 33 kilos et triés sur une table par huit personnes. La vinification des raisins rouges commence par un égrappage partiel qui dépend des cépages, de l'année et de l'état sanitaire du raisin, on ajuste au coup par coup, mais les cépages qui iront dans les cuves à pigeage seront plus éraflés que les autres. L'assemblage des divers cépages à la cuve est ici le principe majeur. Pour compenser leurs différences de maturité, la syrah est récoltée en deux fois pour suivre la récolte du grenache et, plus tard, celle du mourvèdre. Une synergie entre les cépages se développe pendant la vinification : si le grenache représente le pivot central, la syrah développe mieux son potentiel aromatique grâce au fort pouvoir alcoogène du grenache (tout comme en parfumerie où un corps gras est utilisé pour fixer les parfums des plantes aromatiques). En retour, la Syrah bloque les facultés d'oxydation prématurées du grenache.
L'équilibre final et les ar™mes développés ne sont jamais ceux que l'on aurait pu obtenir par un assemblage après des vinifications séparées. !Les moûts ne sont pas levurés au départ mais il arrive que l'on intervienne sur la fin. En revanche, ils sont acidifiés dès le début afin d'éviter des duretés antérieures. Les fermentations se déroulent dans des cuves inox à pigeage, nombreux en début de fermentation et renforcés par des remontages pour aérer les moûts. Les températures sont stabilisées autour de 32 à 33¡C et les cuvaisons durent de 12 à 21 jours. Le pigeage permet d'extraire de très belles couleurs mais surtout des tanins ronds et gras qui donne à la matière velouté et densité.
Pour les raisins blancs Les cépages sont vinifiés séparément. On procède d'abord à un pressurage direct dans un pressoir pneumatique, à l'abri de l'air. Les moûts sont débourbés à froid, "bentonites" et levurés. Les raisins de jeunes vignes vont en cave et sont fermentés entre 18 et 20¡C. Ceux des vieilles vignes fermentent en barrique, avec des bâtonnages fréquents au début, plus espacés ensuite et ils restent sur lies jusqu'en juillet. La cuvée classique ou Tradition : 30% de vins de barrique, le reste, de la cuve. Très aromatique, avec des notes florales et fruitées très élégantes, c'est un vin équilibré, fringant, plein de séduction.
La cuvée Vieille Vignes ne voit que la barrique.
Une grande recherche sur les origines du bois, les divers tonneliers, les différentes chauffes, la proportion de barriques neuves, de un ou plusieurs vins, a permis d'adapter une technique à un style. Le résultat donne un grand vin blanc de garde, avec une rare complexité ar™matique, beaucoup de gras et une rémanence racée. Il faut savoir l'attendre, bien sur, et même le décanter pour en développer toutes les facettes. On dégustera alors un vin très personnel qui révèle ce qu'il a de plus noble dans un terroir, grâce à une modernité parfaitement maîtrisée.
"UNE MAITRISE, TROIS CUVEES"
La cuvée des générations Elle est issue des plus vieilles vignes et des barriques neuves (seulement 3000 à 12000 bouteilles, selon les millésimes, car il ne faut pas déshabiller la cuvée classique) C'est un grand vin de garde, ample et très charpenté, avec un fruit profond épicé par son élevage et à l'équilibre bois/vin qui se révèle après quelques années en bouteille
La cuvée classique Elle représente le gros de la production : elle est un assemblage entre les vins de cuve et les vins de barrique. Très fruité, avec des notes discrètement épicées, c'est le vin qui charme, tout en restant très classique. L'équilibre efface la chaleur parfois excessive des Châteauneuf-du-Pape, avec du relief et de la fraîcheur.
La cuvée "de la Gardine" Elle est le second vin du Château, élaboré avec les jeunes vignes ou les parcelles qui ne sont pas jugées dignes de la grande étiquette : un vin de charme, sur le fruit, avec une mâche très gourmande
Un vieux dicton prétend que pour faire un grand Châteauneuf du Pape, la vigne doit être fermement enracinée dans un sol recouvert de galets et regarder le fleuve. Une certitude : le Château de la Gardine, sur son plateau caillouteux, fait face au Rhône majestueux qui coule à ses pieds.
C'est en 1998 que Maxime et Patrick Brunel deviennent propriétaires du Château Saint Roch. Le Château de la Gardine et le Château Saint-Roch s'observaient depuis les deux rives du Rhônes, ils sont maintenant liées, chacun gardant sa spécificité, mais unis par la même ambition, permettre au mieux l'expression des terroirs, l'expression du Rhône.

CHATEAUNEUF DU PAPE AOC
Cuvée des Générations
Cuvée Tradition,
Cuvée "de la Gardine"
rouge,très aromatique, avec des notes florales et fruitées très élégantes, c'est un vin équilibré, fringant, plein de séduction.
blanc, grand vin blanc de garde, avec une rare complexité arômatique, beaucoup de gras et une rémanence racée.