L'Armagnac :
Elaboration, vieillissement, dégustation.
a/ Nouveaux décrets et b/ en déroulant la page
b/ Texte conçu par Armagnac Castarède, qui nous en a aimablement
autorisé la reproduction.
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Actualisé juillet 2003
C'est en 1909, qu'un décret, sous la présidence d'un enfant
de la région, le Président Fallières, délimite
la région de production de cette eau-de-vie. Le décret du
06 Août 1936 définit l'Appellation Contrôlée
de l'Armagnac et ses trois régions. L'appellation Armagnac dessine
un triangle qui couvre trois départements : le Gers en totalité,
et quelques communes des Landes et du Lot-et-Garonne.
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a/
Armagnac et Blanche
L'Armagnac et la Blanche sont les premières eaux de vie AOC à
s'imposer des procédures d'agrément depuis la parcelle de
vigne jusqu'au produit fini.
Le B.N.I.A. relate la parution au Journal Officiel du 27 juillet 2006
des arrêtés et décrets relatifs aux agréments
Armagnac qui viennent compléter et mettre en application le décret
d'appellation paru un an plus tôt. Le nouveau décret d'appellation
Armagnac du 27 mai 2005 définit les conditions de production demandées
par la profession : mise en place du parcellaire Armagnac - maintien définitif
du cépage Baco - meilleure définition des conditions de
production - identification et agrément des chais d'élevage
- création de l'appellation blanche - mise en place d'un agrément
obligatoire pour la blanche et par sondage pour l'Armagnac d'élevage.
Le décret et l'arrêté relatif à l'agrément
des appellations de l'Armagnac, ainsi que le règlement intérieur
de l'organisme agréé Armagnac qui viennent d'être
officialisés, précisent les procédures d 'agrément
: la mise en place de l'organisme agréé Armagnac indépendant
du B.N.I.A.chargé de la réalisation pratique du suivi des
agréments et du contrôle des conditions de production - l'identification
des opérateurs et des outils de production (parcelles, chais, alambics)
- la mise en place de registres et de documents permettant la réalisation
des contrôles - le contrôle des conditions de productions
- le contrôle produit qui se fera selon deux modalités très
différentes selon l'appellation:
a) pour l'armagnac destiné à l'élevage un examen
analytique et organoleptique sera réalisé par sondage au
cours de la première année d'élevage
b/pour la Blanche, un certificat d'agrément sera délivré
après examen analytique et organoleptique positifs effectués
de façon obligatoire sur tous les lots avant la commercialisation.
b/ L'Armagnac est la plus vieille eau-de-vie
de France.
Connu au moyen âge pour ses vertus thérapeutiques, l'Armagnac
prend tout son essor au XVème siècle pour devenir un véritable
produit de consommation.
Vers 1830, les Maisons de commerce s'installent sur la Baïse, affluent
navigable de la Garonne. Car à l'époque les voies navigables
étaient les seules voies de transport.
Détruit par le phylloxera dans les années 1870, le vignoble
renaît au début du siècle. Au XIXème siècle,
le commerce de l'Armagnac atteint son apogée.
Trois régions de production donnent des eaux-de-vie marquées
par un terroir différent :
le Bas-Armagnac à l'Ouest : c'est le joyau de l'appellation. Il
donne les eaux-de-vie les plus élégantes et les plus finement
bouquetées, avec un parfum caractéristique de pruneau, "L'Armagnac
noir "possède un sol argilo-siliceux à dominante sableuse
- sables fauves et boulbène (argile dure truffée de concrétions).
Capitale :Eauze,
la Ténarèze au centre : cette région donne des eaux-de-vie
plus rugueuses, à la typicité affirmée avec un arôme
prononcé de violette. Elles ont besoin d'un long vieillissement
pour dompter leur caractère sauvage. C'est la région qui
produit le plus d'armagnac. Capitale : Condom,
le Haut-Armagnac : contrairement à ce que le nom pourrait suggérer
cette région au sol essentiellement calcaire produit des eaux-de-vie
de moins bonne qualite. Des trois appellations c'est
"l'Armagnac blanc "qui occupe la plus grande superficie mais
qui possède le plus petit vignoble et qui fournit la plus faible
production. Beaucoup de vignerons du fait de la mévente de l'Armagnac,
se sont tournés vers la culture du maïs. Capitale : Auch.
L'Armagnac est le produit de la distillation du vin blanc. Les cépages
utilisés sont l'ugni blanc (appelé aussi saint-emilion,
majoritaire depuis la crise du phylloxéra), le colombard de plus
en plus planté, la folle blanche appelée aussi piquepoult
en Armagnac qui dominait le vignoble jusqu'au XIXème siècle,
et le baco.
L'élaboration de l'Armagnac est demeurée artisanale, elle
comprend trois étapes, toutes d'égale importance :
La vinification : L'eau-de-vie d'armagnac est produite à partir
de vins blancs issus de raisins blancs ayant une bonne acidité
et un faible degré d'alcool. Ces vins blancs sont vinifiés
de la façon la plus traditionnelle qui soit, sans ajout de souffre,
sans ajout de sucre...
La distillation : une distillation en continu,
elle est pratiquée pendant l'hiver dès les fermentations
terminées, mais doit être effectuée avant le 31 mars
de l'année qui suit la récolte. Elle s'effectue dans un
alambic armagnacais. Sa caractéristique principale est constituée
par un fonctionnement en continu. De cet alambic sort une eau-de-vie de
52 à 60°. Plus rarement l'alambic à double chauffe est
utilisé.
A sa sortie de l'Alambic, l'eau-de-vie est incolore. Elle est très aromatisée.
Elle a besoin de l'apport du bois et de nombreuses années de vieillissement
pour s'affiner.
Le vieillissement : C'est une des étapes les plus importantes pour
l'avenir des Armagnacs. Deux éléments semblent essentiels, les fûts et
les chais. Dans un premier temps, la qualité des fûts dépend de plusieurs
facteurs, le travail du tonnelier, le brûlage du bois, et l'origine du
bois.
Une légende Gascogne raconte que les fûts devront être bâtis à partir
de chênes qui ont vu pousser la vigne.
Ensuite, la qualité (et plus particulièrement l'hydrométrie) du chai est
capitale. Plus le chai est sec, plus l'Armagnac sera asséché. Plus le
chai est humide, plus l'eau-de-vie sera souple et ronde. Dès la distillation,
l'Armagnac est mis dans des fûts de chêne de 400 litres, chêne provenant
principalement de la forêt de Monlezun dans le Bas Armagnac. C'est le
mariage entre l'eau-de-vie et le chêne qui est à la base de l'Armagnac.
L'alchimie qui se crée entre les deux n'a jamais été percée par aucun
scientifique.
L'Armagnac est un produit magique, quasi divin. L'eau-de-vie prend une
belle couleur ambrée puis acajou. En bouteille, l'Armagnac n'évolue plus.
Il est prêt à être dégusté dès sa commercialisation. On peut le conserver
ainsi à condition de laisser la bouteille debout afin que l'alcool n'attaque
pas le bouchon.
Caractérisées par leur durée de vieillissement en fûts de chêne, les eaux-de-vie
commercialisées se présentent sous plusieurs dénominations :
-le "XXX" est composé d'eau-de-vie dont la plus
jeune ne peut avoir moins de deux ans de vieillissement,
-le "VSOP" ou "réserve"est un assemblage
dont la plus jeune eau-de-vie a au moins cinq ans de fût,
-le "XO" ou "Napoléon", ne comportent
que des eaux-de-vie qui ont au moins six ans d'âge,
-le "Hors d'Age" est une coupe dont la plus jeune eau-de-vie
a au moins dix ans de vieillissement,
Les millésimes, spécialité armagnacaise, correspondent exclusivement
à l'année de récolte mentionnée sur l'étiquette.
La dégustation Déguster un Armagnac doit être un moment de plaisir.
Un Armagnac peut être unique dans sa catégorie, il n'en sera pas moins
complet dans son caractère ou ses composants.
La phase visuelle : c'est le premier contact avec l'eau-de-vie. Le dégustateur
examinera la limpidité, le brillant, la couleur. En faisant tourner
le liquide dans le verre, on peut observer les "larmes" qui
s'écoulent plus ou moins rapidement le long de la paroi.
L'odorat : il faut éviter de mettre le nez dans le verre pour ne
pas perdre toutes les sensations aromatiques. En agitant son verre par
un mouvement rotatif, on découvrira par la suite des arômes
plus subtils. On distingue principalement sept arômes résultant
du vieillissement naturel de cette eau-de-vie : la noisette, la pêche
de vigne, la violette, le tilleul, la vanille, le pruneau, le poivre.
A la fin de la dégustation, il ne faut pas oublier de humer le
fond du verre qui résume la richesse aromatique de l'eau-de-vie
et termine le plaisir de la dégustation.
Le goût : il faut tester la fraîcheur, l'équilibre
et le côté moelleux. Plus l'eau-de-vie a été
vieillie sous bois, plus les tanins seront fondus.
La longueur de l'eau-de-vie en bouche est une marque de qualité.
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